Le bonheur lundi, Déc 22 2008 

i tu veux être heureux, ne cueille pas la rose
Qui te frôle au passage et qui s’offre à ta main;
La fleur est déjà morte à peine est-elle éclose.
Même lorsque sa chair révèle un sang divin.


N’arrête pas l’oiseau qui traverse l’espace;
Ne dirige vers lui ni flèche, ni filet
Et contente tes yeux de son ombre qui passe
Sans les lever au ciel où son aile volait;


N’écoute pas la voix qui te dit : « Viens ». N’écoute
Ni le cri du torrent, ni l’appel du ruisseau;
Préfère au diamant le caillou de la route;
Hésite au carrefour et consulte l’écho.


Aussi bien que les pleurs, le rire fait les rides.
Ne dis jamais : Encore, et dis plutôt : Assez…
Le Bonheur est un Dieu qui marche les mains vides
Et regarde la Vie avec des yeux baissés !


Prends garde… Ne vêts pas ces couleurs éclatantes
Dont l’aspect fait grincer les dents de l’envieux;
Le marbre du palais, moins que le lin des tentes
Rend les réveils légers et les sommeils heureux.

Henri de Regnier

Brève histoire de l’époque médiévale. jeudi, Déc 18 2008 


Brève histoire de l’époque médiévale.

I. CLOVIS ET LES MEROVINGIENS.

  1. Les mérovingiens avant Clovis.

Clovis descendrait d’un Pharamond, roi franc, plus ou moins imaginaire.

L’ancêtre le plus historique est Clodion qui en 430 a pris Cambrais. Il meurt en 448 pour laisser place à Mérovée (grand-père de Clovis), il meurt en 458, son fils Childéric le remplace. Mérovée est considéré comme le fondateur de la dynastie mérovingienne.

Ils pensaient descendre des dieux, et la marque indiscutable est une chevelure dense, blonde et bouclée (appelée le mund) légitimant son pouvoir.

Childéric est un officier au service de l’Empire Romain d’Occident, il règne sur un petit royaume de Tournai. Ayant des tendances autoritaires et coureur de jupon, il se fait déchoir. Mais vu l’anarchie dans son royaume il est rappelé en 461, il épouse une princesse Basine avec qui il aura Clovis. Il meurt en 481. Clovis devient roi.

  1. Le règne de Clovis.

la Gaule sous Clovis

la Gaule sous Clovis

Il hérite du petit royaume de son père, mais en 486, il part en conquête d’autres terres.

Il bat Syagus, « roi des romains » régnant sur Soisson (histoire du vase de Soisson).

En 490, il s’empare de tous les royaumes au dessus de la Loire. En 493, Clovis épouse Clothilde, princesse chrétienne, roi de Burgondes.

En 496, il part en guerre contre les Alamans, voyant une défaite, il appelle « au Dieu de Clothilde » pour gagner la victoire à Tolbiac, il la remporte et se converti au christianisme. Le 25 décembre 496 (ou 498 ou 499), il se fait baptiser à Reims, par l’évêque Rémi. La France, à partir de cette date, devient « fille aînée de l’Eglise », le roi protège le catholicisme.

En 507, il gagne contre les Wisigoth, à Vouillé.

En 508, Clovis choisit Paris (Lutèce) comme capitale. Son royaume s’étend des Pyrénées au-delà du Rhin.

  1. Les rois mérovingiens.

En 511, Clovis meurt. Selon la coutume franque, son royaume est divisé entre ces 4 fils (patrimonialité). Sa descendance se fera la guerre pour unir les regna sous une même autorité. En 558, Clotaire Ier, troisième fils, de Clovis a éliminé tous les frères et neveux concurrents, se retrouvant à la tête du regnus francorum. En 561, il meurt, son royaume est divisé entre ces 4 enfants.

Des luttes fratricides font rage, surtout entre deux belle-sœur : Brunehaut et Frédégonde. Mais en 629, le roi Dagobert réunit sous son nom, le regnus francorum, il règnera jusqu’en 639. Ce fut le dernier roi mérovingien qui sera puissant. Par la suite, l’autorité des mérovingiens sera affaiblir au profit des maires du palais (sorte de 1er ministre) apparus sous Clovis II. C’est la famille Pipinide qui aura la charge des maires de Palais qui exercera le pouvoir réel. Le 25 octobre 732, le maire de Paris, Charles Martel arrête l’avancée musulmane à Poitiers. Il aura une aura dans toute la chrétienté. Il meurt en 741. Ses terres sont divisées entre ces fils, mais son fils Cadet, Pépin le Bref réussira à être le seul maire de palais des trois royaumes francs.

II. Les Carolingiens.

1. Pépin le bref.

déposition de Childéric III

déposition de Childéric III

En 749, Pépin envoie des émissaires à Rome pour savoir qui devrait régner entre celui qui a le titre de roi, mais pas le pouvoir, et entre celui qui a le pouvoir mais pas le titre de roi. La réponse du pape Zacharie est sans appel, celui qui a le pouvoir doit porter le titre de roi. Ainsi, avec l’appuie du pape, Pépin le Bref dépose le dernier roi mérovingien Childéric III en 751, qui se fait tonsurer et envoyer dans un monastère, où il meurt en 755. Il se fait élire roi par les aristocrates et se fait sacré roi des francs (premier roi sacré en France). Il encourage la réforme de l’Eglise et lance des campagnes militaires contre les lombards pour protéger le pape et en 759, il chasse définitivement les musulmans de Narbonne. En 754, il donne des terres au Pape (base des états pontificaux). Il meurt en 768.

2. Charlemagne, l’apogée des carolingiens.

Lempire carolingien.

L'empire carolingien.

A la mort de Pépin le Bref, le royaume franc est divisé entre ces deux fils : Carloman et Charles. Mais par chance, Carloman meurt en 771, Carloman meurt, laissant son frère seul à bord du royaume !

Charles Ier s’avère un grand conquérant contre les saxons, les bretons, les avars… Son royaume s’agrandit.

En l’an 800, allant sauver le pape, Léon III, il est couronné empereur d’occident (il fut sacré de son vivant de son père), à son insu, restaurant l’empire romain d’occident. C’est l’apogée des carolingiens.

Il réorganise son empire par des fonctionnaires dans chaque comté et marché (missi dominici) et la justice avec les capitulaires. Notons qu’en 789, l’école gratuite et obligatoire est instaurée, et tenue par le clergé pour tous les enfants !

Mais, en 814, Charlemagne meurt laissant l’empire à un seul héritier : Louis Ier dit le Pieux qui fut déjà couronné en 813.

3. La fin des carolingiens.

le partage de lempire carolingien

le partage de l'empire carolingien

Louis le Pieux, contrairement aux rois francs a une conception romaine du pouvoir, il veut un empire unifié et le transmettre à sa mort, à son fils ainé uniquement, le titre d’empereur et laissant aux autres des états vassaux sous l’autorité de l’empereur (fin du partage équitable entre héritiers). Il promulgue en 817, l’ Ordinatio Imperii.

Ses fils Louis et Charles (de deuxième mariage) se rebellent contre Lothaire (pour les raisons de partage) et le dépose en 833. Lothaire devient empereur, mais en 834, Pépin et Louis le Germanique s’allient contre Lothaire et remette leur père sur le trône.

En 840, Louis Ier meurt. Mais les guerres de succession continuent. En 842, Charles et Louis le Germanique s’associent et se promettent fidélité (traité de Strasbourg, premier document en langue française), contre Lothaire. En même temps, les Normands pillent l’empire, les trois frère s’unissent en 843 (traité de Verdun) et se partagent l’empire. Lothaire a le titre de l’empereur et a Aix-La Chapelle et Rome, Charles a la Francis occidentale (la future France) et Louis le Germanique, la partie orientale (future Allemagne). Le partage n’a rien de nationalisme, simplement de liens de vassalité avec des aristocrates.

En 855, Lothaire meurt. Ses frères se disputent la part de l’héritage de Lothaire donnée à leurs neveux.

Après avoir essayé de lutter contre les vikings, les bretons… Charles II, dit le Chauve se fait couronné empereur, le 25 décembre 875.

En 877, avant de partir pour l’Italie, il promulgue le capitulaire de Quierzy qui autorise les enfants des comtes à succéder en cas de mort, à leurs morts, durant la campagne militaire. Mais il meurt en cours de route. Ainsi, par ce capitulaire se met en place la féodalité, devant la menace viking et hongroise et avec l’affaiblissement du pouvoir impérial puis royal.

Le pouvoir carolingien s’affaiblie, malgré le couronnement comme empereur de Charles III le gros (888), l’aristocratie prend le dessus et élit le roi des francs. A la fin du Xème siècle, les carolingiens se voient peu à peu écartés du trône, au profit des Robertiens, ancêtres des capétiens.

III. Les Capétiens, naissance d’une dynastie nationale.


  1. Hugues Capet et les premiers capétiens.

Laccroissement du domaine royal

L'accroissement du domaine royal

Hugues Capet fut le petit-fils de Robert Ier, roi des francs (922-923), sa famille eut du prestige avec l’arrêt des Vikings à Paris (885-886), par Eude, comte de Paris qui deviendra roi des francs.

Hugues Capet devient donc le 3 janvier 987, roi des francs. Son domaine est l’un des plus faibles du royaume s’étendant de Paris à Orléans, mais son titre roi de France par la grâce de Dieu lui donne une autorité. Il n’agrandira pas le royaume et tentera d’affirmer l’autorité de sa famille en couronnant et en sacrant son fils Robert, de son vivant.

Il meurt en 996, son fils Robert II lui succède. Il fut un grand guerrier, un roi instruit mais un cœur tendre réputé pour ses déboires conjugaux. On lui doit notamment la construction de Saint-Germain-des-Prés détruite par les normands.

Puis, Henri Ier le succède en 1031, il épouse Anne de Kiev, la fille du grand Laroslav de Russie. Il maintient le domaine royal sans l’agrandir.

En 1060, succède son fils Philippe Ier il agrandit un peu le domaine royal en s’emparant d’une partie du Vermandois, du Gâtinais (1068), du Vexin français (1077), de la vicomté de Bourges et de la seigneurie de Dun-le-Roi (1101). Il développe l’administration royale et, pour assurer des revenus à la couronne, dispose des biens de l’Église et vend les charges ecclésiastiques, ce qui lui attire les foudres des réformateurs grégoriens. Grâce à Anne de Kiev, le nom Philippe apparaît en France.

Il meurt en 1108, après 48 ans de règne (plus long règne après Louis XIV et Louis XV), il est enterré à Saint-Benoît sur Loire.

Son fils Louis VI le gros le succède. Il affranchi les paysans. Louis VI encourage les mouvements communaux, associations professionnelles sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s’administrer sous la direction d’un maire. En 1111 il lutte contre le brigandage perpétré par certains seigneurs tels que Hugues du Puiset à l’intérieur du domaine royal.

C’est à partir des règnes de Louis VI et de Louis VII, conseillés par l’abbé Suger, que la royauté commence à exercer un rôle national, en répondant à l’appel de ses sujets. La justice du roi va se mettre à régler les conflits entre différents vassaux, confirmer des chartes communales aux bourgeois des villes et garantir des propriétés d’abbaye. Il sera le premier roi a descendre en Occitanie pour affirmer son pouvoir. Il demande à se faire appeler « roi de France » par le pape. Signe que les rois ne le sont pas d’un peuple mais d’un Etat qui s’affirme.

Son fils Louis VII lui succède en 1137. Il a épousé Aliénor d’Aquitaine, mais il la répudia et elle épousa le roi d’Angleterre et lui apportera beaucoup de terre du sud ouest de la France…

Louis VII écarte sa mère de la Cour, mais garde les conseillers de son père, dont l’abbé de Saint-Denis, Suger. Il poursuit la politique de son père et continue de mettre en valeur le domaine royal. Cette même année débutent les travaux de construction de la basilique Saint-Denis. Il fait de multiples concessions aux communautés rurales, encourage les défrichements et favorise l’émancipation des serfs. Il prend appui sur les villes en accordant des chartes de bourgeoisie (Étampes, Bourges) et en les encourageant hors de son domaine (Reims, Sens, Compiègne, Auxerre). Il soutient enfin l’élection d’évêques dévoués au pouvoir royal. Il partit pour la deuxième croisade.

Nous lui devons pour l’anecdote, l’ébauche de nos droits de l’homme :

« Un décret de la divine bonté a voulu que tous les hommes, ayant la même origine, fussent douées dès leurs apparition d’une sorte de liberté naturelle. Mais la Providence a permis aussi que certains d’entre eux aient perdu, par leur propre faute, leur première dignité et soient tombés dans la condition servile. C’est à notre majesté royale qu’il est donné de les élever de nouveau à la liberté. »

Les premiers capétiens ont su maintenir leur dynastie à la tête du royaume, en sacrant et couronnant leurs fils de leurs vivants, ils ont un peu agrandi le domaine. Les Capétiens deviendront incontestablement la famille royale française au XIIème siècle avec l’ébauche de la notion d’Etat par le droit romain.

  1. L’accroissement du pouvoir royal du XIIème au XIVème siècle.

Son fils, Philippe II Auguste devient roi en 1180. Il marque le début de la naissance du royaume de France. Il accroît le pouvoir royal dans le royaume avec la création de bailli pour administrer. Il fait de Paris une grande capitale avec la création du Palais du Louvre.

Surtout, en 1214, il remporte contre son vassal, le puissant roi d’Angleterre la bataille de Bouvines, où il agrandit considérablement son pouvoir royal. A cette date, les capétiens ne seront plus contestés dans leur légitimité, et son fils le futur Louis VIII n’aura plus besoin d’être sacré du vivant de son père. Il accroît aussi l’influence des capétiens dans le sud de la France avec la croisade anti albigeois en 1207 qui dura jusqu’en 1244. Il meurt le 14 juillet 1223, son fils Louis VIII ne règnera que 3 ans. (Au passage, les barons anglais avaient fait appel à lui pour qu’il devînt roi d’Angleterre).

En 1226, l’un de nos rois les plus connu règne, c’est Louis IX, dit Saint-Louis. Il continue la politique de baillage de son père, qui donnera

Saint Louis

Saint Louis

l’image d’Epinal du roi justicier dessous son chêne de Vincennes. En 1254, il fait des grandes ordonnances judiciaire allant contre une justice favorable aux riches et défavorables aux pauvres. Il impose l’habeas corpus avant l’heure : tout accusé qui n’est pas encore condamné est présumé innocent. On commence à consigner les appels de la cour royale. Il crée aussi le parlement de Paris, cours de justice. Il centralise le pouvoir monétaire, seul le roi peut battre monnaie. Enfin, en 1257, la Sorbonne ouvre ses portes grâce à Saint-Louis, ouvrant la gratuité de l’enseignement supérieur.

Sa Sainteté est du au respect scrupule des commandements de l’Eglise, et surtout à l’aide apportées aux pauvres, à les soigner, laver les pieds comme le Christ… Il meurt en Croisade en Tunisie et sera canonisé en 1297. Son fils Philippe III le succède en 1270. Il continuera la politique de ses pères.

Enfin, en 1285, Philippe IV le bel devient roi. Grand roi qui agrandit le pouvoir du roi et les frontières de la France. Il consulte les représentants de la nation avec les Etats-généraux (1304) pour lever les impôts contre le pape. Il veut être « empereur en son royaume » et ne reconnaît la puissance temporelle du pape et de l’empereur sur la France. Il a comme « eternel » rival, le roi d’Angleterre qui ne respecte pas ses devoirs. Ca sera la guerre ! D’où sa volonté d’accroître les impôts via les Etats généraux qui déplaira le pape puisqu’il veut lever un décime sur le clergé français. Il fait déposer le pape Boniface III en 1303.

En 1307, il s’empare de l’argent des templiers. Jacques de Molay est brûlé vif en 1314 et maudit le pape et le roi… qui mourront dans les 40 jours.

  1. Les derniers capétiens.


Avec trois fils, l’avenir de la dynastie semblait assuré, mais « le miracle capétien » prend fin.

Son fils Louis X le hutin lui succède, il ne règne que jusqu’en 1316, il affranchit les serfs du domaine royal. Il meut sans fils, son frère, Philippe prend la régence le temps d’attendre la naissance d’un plausible fils de Louis X. La reine accouche d’un fils Jean Ier, qui « règnera » que 4 jours, son oncle devient Philippe V. Il règne jusqu’en 1322, il n’a pas de fils, son frère Charles IV le Bel devient roi durant 5 ans. Il meurt sans fils.

La crise de succession commence, entre Edouard III, roi d’Angleterre neveu de Charles IV par sa mère et un cousin, Philippe de Valois, un cousin du dernier roi. Les barons se rappelant qu’à l’origine la monarchie était élective, élisent Philippe de Valois, sous le nom de Philippe VI préférant un roi français qu’étranger. La guerre de 100 ans commence en 1338 pour finir en 1453.

A la fin de la guerre de 100 ans les Valois recentralisent le pouvoir royal (Charles V, Louis XI, François Ier) mais à la fin XVIème siècle, le pouvoir royal est menacé de guerre de religion. Elles sont mises fin, avec la dynastie des Bourbons, branche cadette des capétiens, avec Henri IV. La dynastie des Bourbons règnera sans discontinuité jusqu’à Louis XVI (1792), puis sera restauré en 1814 avec ses frères Louis XVIII et Charles X et avec les Bourbons-Orléans Louis-Philippe Ier, suite à une révolution en 1830. Les capétiens se maintiendront jusqu’en 1848.

La pratique religieuse.(1814-1848) mardi, Déc 16 2008 

La pratique religieuse


A. Le contexte intellectuel.

de-maistreLa Restauration renaît de la ruine de la Révolution. Alors qu’au XVIIIème siècle, l’aristocratie était voltairienne (dont les futurs Louis XVIII et Charles X), voulant rationaliser l’illustre monarchie. Les dégâts révolutionnaires sur la religion provoquent une réaction spirituelle de la part de l’aristocratie grâce à Joseph de Maistre, Louis de Bonald et François-René de Chateaubriand. Ce dernier inaugure le romantisme et sa réaction contre le rationalisme en France, avec le Génie du Christianisme.

En France, sous l’Empire des jeunes hommes catholiques s’organisent dans une société secrète : « les chevaliers de la foi », préparant le climat royaliste et religieux à la chute de l’empire. Ils se retrouveront dans la chambre introuvable (1816).

« Le trône de Saint-Louis sans la religion de Saint-Louis est une supposition absurde ». Chateaubriand.

– La Révolution a voulu déchristianisé la France en profondeur, en causant une guerre civile. N’oublions pas que notre première constitution fut celle du clergé. Napoléon comprenant que la religion est un moyen pour souder le peuple, signe avec le Pape, un concordat remettant de l’ordre dans les affaires religieuses. Ce pendant, l’Etat est laïc, le divorce est reconnu par exemple. L’Etat s’occupe des affaires ecclésiastiques, en nommant, les évêques et les curés.

Il n’avait pas volonté de rechristianiser la société, puisque les jours de chôme, sauf le dimanche était supprimés avec Noël, l’ascension, l’assomption et la Toussaint. L’enseignement supérieur n’était plus assuré par les religieux mais par l’Etat, qui avait pour but de former une élite de fonctionnaires et de militaires. Et enfin, l’humiliation de Pie VI choqua les catholiques. Tous ces facteurs rendirent les catholiques, ultramontains.

B. L’effort fait sous la Restauration.

La chartre constitutionnelle assure que le catholicisme est religion d’Etat. L’ordonnance du 10 juin 1814 facilite les dons aux établissements ecclésiastiques, celle de 1815 permet aux évêques d’ouvrir une école ecclésiastique, puis l’université aux mains du clergé. Le 18 décembre, le repos dominical supprimé sous la Révolution, redevient sacré.

Grâce au concordat de 1801 qui ne fut pas aboli, la monarchie nomme des évêques voués à sa cause. Généralement, ces évêques furent dévoué à leur cause et consciencieux : « En toute vérité, on peut dire que la France n’a jamais eu des pasteurs plus édifiants et plus vertueux » le nonce Macchi, 1826.

La Restauration n’a pas failli à sa tâche pour le recrutement des curés. Sous la Révolution, la situation est catastrophique. Entre 1790 et 1802, l’ordination fut suspendu, sous l’Empire c’est de l’ordre de 350 à 500 soit 10 ou 15 fois moins que sous l’Ancien Régime. En 1816, Chateaubriand craint la disparition des curés. La Restauration a permis un redressement sans précédent de la prêtrise, du en partie à un budget favorable aux curés.

Les nouvelles recrues sont beaucoup moins cultivées et instruites que celles de l’Ancien Régime. « Autrefois, le clergé était à la tête de la société par ses lumières. Jamais depuis bien des siècles, le clergé pris en masse, n’avait été aussi si ignorant qu’aujourd’hui, et jamais, ce pendant la vraie science n’a été plus nécessaire. Lamennais ; 1828.

Nous pouvons l’expliquer par différentes raison. Tout d’abord ces nouveaux curés furent instruits dans la méfiance du progrès et des nouveautés. Secondement, les séminaires furent pillés et les livres brulés sous la Révolution Le recrutement se fait moins élitiste.

La Restauration voit aussi les œuvres pour évangéliser les campagnes et les villes, avec les maristes, oratoriens, lazaristes, jésuites, et les Oblats crée par Mazenod. Les missionnaires, pour reconvertir les français parodiant les chants révolutionnaires, pour en faire des chants religieux. Les missionnaires pour reconvertir, donnaient place à des grandes cérémonies religieuses, amende honorable pour les fautes privées, pardon des injures et réparation sur les places publiques. Ils firent renouveler les vœux du baptême, consécration à la Vierge, procession dans les cimetières et prêches parlant de la mort et de l’enfer. Cela eut des effets, les communions, confessions et présence à la messe furent plus présentes. Un des représentants de cette époque, et sans aucun doute, le curé d’Ars, Jean-Marie Vianney.

Nous voyons réapparaître un renouveau religieux, perçu dans les ex-voto où le XIXème siècle est le siècle d’or. Ce pendant, contrairement aux autres siècles, la place pour la dévotion rétrécit.

Le renouveau religieux fut surtout présente pour les femmes, en effet beaucoup de jeunes filles de bonnes familles, rentrèrent au couvent, trouvant plus de liberté qu’en étant femme placé sous la domination de l’homme, depuis le code Napoléonien. Nous voyons une féminisation de la religion, où 55% des femmes composaient les confréries.

Mais, la revangelisation chez les français n’est pas à la hauteur des espérances. En effet, la pratique superstitieuse dominait largement.

Pour ce qui est des autres religions, les protestants et les juifs gardèrent leur liberté religieuse comme la Charte le prévoit. Des protestants sont bien assimilés dans la fonction publique, comme Guizot. Le protestantisme connaît un renouveau spirituel au XIXème siècle et avait un réseau social, avec des écoles, des congrégations de charités…

En 1818, le régime d’exception pour les juifs d’Alsace, de 1808 prit fin et devinrent des citoyens français à part entière. L’arrivé de Rothschild à Paris et son aide aux ministres de la finance permit à sa famille et à d’autres juifs de prendre des positions confortable dans la vie économique de la nation.

– Bien qu’il y ait une légère rechristianisassions de la société, la Restauration ne permit pas complètement ; et au fur et mesure des régimes passant, la déchristianisation avança. Ce pendant, le renouveau religieux au XIXème siècle, fut permis par la Restauration. En outre, la liberté religieuse fut respectée bien que le catholicisme fut encouragé.

C. La religion sous la Monarchie de Juillet.

1. Relation entre l’Etat et la Religion

La prise de pouvoir de Louis-Philippe Ier ne ressemble à rien à celui du sacre prestigieux des rois de France. Ni crucifix, ni Bible ne sont présents à sa prise en fonction. Ce pendant, Dieu est cité lors de sa déclaration de fidélité à la Charte : « En présence de Dieu, je jure d’observer fidèlement la Charte constitutionnelle avec les modifications exprimées dans la déclaration ; de ne gouverner que par la loi : de faire rendre bonne et exacte justice chacun son droit, et d’agir en toutes choses dans la seule vue de l’intérêt du bonheur et de la gloire du peuple français.

C’est plutôt un Dieu, déiste que catholique. Louis-Philippe est conscient qui règne au milieu d’un peuple parisien largement déchristianisé depuis la fin du XVIIIème siècle et ne supportant pas les excès cléricaux de Charles X. Le début du règne est marqué par un anticléricalisme virulent  contre le clergé, le culte catholique et les croix de mission. L’archevêque de Paris a du s’en fuir, car attaché à Charles X. Des pièces de théâtres sont tournées à connotation anticléricales Guizot est scandalisé car il voit une atteinte à la liberté religieuse.

Le 15 août, le roi enlève le culte catholique à Sainte-Geneviève, pour remettre le culte païen sous la Révolution, en le renommant Panthéon.

Le 14 février 1831, des légitimistes commémorent à Paris la mort du duc de Berry. Cela provoque le mécontentement des anticléricaux qu’ils pillent les églises. Le gouvernement ne voulant pas avoir d’ennemis à gauche, arrête les prêtres et les carlistes.

Ce pendant, le régime se montrera plus favorable au catholicisme, paradoxalement grâce au protestant Guizot. Celui-ci accorde par la loi de 1833 la liberté d’éducation aux clergés pour les petites écoles et l’obligation aux communes d’avoir au moins une école. Il espère conserver la société actuelle.

Enfin, en 1838, le roi Louis-Philippe érige l’évêché d’Alger et recevra de la part du pape Grégoire XVI, le titre « le Roi Très Chrétien ».

Pour montrer l’ambigüité du régime, sur la religion, nous pouvons voir une non-laïcisation (le concordat reste de vigueur) sur les pièces de cette époque, sur l’arrêt, il est marqué « Dieu protège la France », qu’il le sera jusqu’en 1905.

2. Les mouvements catholiques.

Juste au début de la monarchie de juillet né en France le catholicisme libéral et le libéralisme catholique, à ne pas confondre. Le second prône Dieu et la liberté, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, voyant dans le concordat une domination de l’Etat sur l’Eglise. Ces représentants sont Lamennais et Lacordaire, ils relativisent assez les dogmes catholiques et donneront les premiers socialistes chrétiens. Les catholiques libéraux prônent la liberté afin de permettre aux catholiques d’existaient politiquement. La figure dominante est Montalembert. Il veut la liberté d’enseignement, de suffrage, de conscience et religieuse. Il est anti absolutiste et antidémocrate, mais favorable à une représentation politique. Pour lui l’âge d’or de la représentation est l’époque médiévale. Il trouve que la liberté est morte en 1789. Tous les trois collaborent dans la revue « Avenir »

Ces courants sans distinctions furent condamnés par le pape Grégoire XVI, dans l’encyclique de 1832 « Maris vos »

La Restauration et dans une moindre mesure, la Monarchie de Juillet la France se rechristianise après les dégâts révolutionnaires. Mais elle touche plus une population rurale et féminine. Ce pendant les grandes dévotions et conversions se font après les apparitions mariales de 1830 à Paris, à la rue du bac et à La Salette en 1846.

Bibliographie :

Bertier de Sauvigny, La Restauration, le club

Guy Antonnetti, Louis-Philippe le club

Pierre Milza et Serge Berstein, Histoire du XIXème siècle, Hatier, 2006

Pierre Albertini, la France du XIXème siècle, Hachète, 2000

François Huguenin, le conservatisme impossible, la table ronde, 2006

Liens.

http://www.19e.org/documents/colonies/evechealger1838.htm

http://lumiere101.com/2008/12/16/anne-bernet-les-apparitions-du-xixe-siecle-et-leur-contexte-politique-et-social/

Terminer l’histoire? lundi, Déc 15 2008 


TERMINER L’HISTOIRE.


– Le président de la République avait le choix entre deux conceptions de la diplomatie à mettre en œuvre : une conception républicaine et une autre dans la grande tradition de la France de toujours. La première est incarnée par Bernard Kouchner, l’autre par Hubert Védrine.

Le président a choisi! Ce sera Bernard Kouchner! C’est le choix de la philosophie géopolitique héritière de la République, ayant eu comme représentant Danton et Clemenceau, deux va-t-en guerre voulant répandre par la guerre, les droits de l’homme. Cette politique a plus détruit que construit, hélas, par son droit d’ingérence, c’est-à-dire faire la guerre à toutes les dictatures, notre nouveau ministre s’inscrit dans cette pensée néfaste.

L’autre conception est l’héritière de la diplomatie française, réaliste qui a su construire une paix durable : Richelieu, Mazarin, Talleyrand et même Delcassé. Hubert Védrine était dans cette tradition à la quelle nous nous revendiquons.

La nouvelle donne diplomatique


– En janvier, Hubert Védrine avait publié « Continuer l’histoire« , dans la collection Fayard exposant sa conception de la diplomatie, mondiale, européenne est française.-

La première partie s’intitule « occidental vertigo ». Il brosse un tableau des relations internationales depuis 1989. Deux visions du monde s’affrontent, l’une croyant à la « fin de l’histoire » où la démocratie libérale se répandra naturellement dans le monde (thèse de Francis Fukuyama). L’autre véhiculée par Samuel Huntington voyant se profiler un choc de civilisation. Les occidentaux, optimistes, ont plutôt partagé la première option. La realpolitik était abandonnée, car jugée trop cynique pour se concentrer sur la propagation béate des droits de l’homme. La déclaration du 8 septembre 2000 décrit les aspirations universelles de liberté, égalité et de tolérance. Certes, Bush père, et Clinton, ont épousé ce concept, mais avec réalisme, contrairement à Bush-junior qui a fait de la démocratisation du monde, après le 11 septembre, l’axe de sa politique internationale, reprenant la vision messianique des USA. Bush compte démocratiser le monde par les armes, contrairement aux européens, qui ont le même objectif mais par la voie pacifique. Mais le sud y voit un néo-colonialisme.

Hubert Védrine note que la démocratie ne s’impose pas naturellement partout. Elle est un phénomène complexe et compatible dans des sociétés homogènes (japon 1945) et non hétérogène (Irak 2003) et marche rarement  quand elle est imposée par la force.

« Les peuples n’aiment pas les missionnaires armés » Robespierre

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En outre, il constate qu’il est difficile d’avoir une diplomatie cohérence dans une démocratie médiatisée, avec une opinion publique plus ou moins manipulée. Déjà, Guizot fit la remarque au XIXème siècle :

« C’est l’un des inconvénients du gouvernement parlementaire, que les évènements et les questions, au moment, où elles apparaissent et tombent dans le domaine de la discussion, grandissent démesurément et prennent aux yeux du public, une importance de toute proportion avec la vérité des choses et les intérêts du pays ».

Il remarque que l’émergence économique comme la Chine et l’Inde rend plus difficile d’imposer les valeurs occidentales.

La deuxième partie exprime la construction d’un monde meilleur. Hubert Védrine reconnaît que le capitalisme est le seul système économique qui a sorti le monde de la pénurie. Mais, il   s’en prend au capitalisme financier, bien loin du capitalisme rhénan. La croissance du commerce est plus forte que celle de la production, incitant à une spéculation. Ainsi, il juge l’analyse des altermondialistes pertinents mais qui ne proposent rien de concret. A juste titre, il met en lumière le paradoxe des « altermondialistes » libertaire prônant un Etat-mondial, qui aura le monopole de violence, il serait donc totalitaire « sur quelle lune se réfugieront les opposants » demande-t-il, avec ironie.

En outre, pour lui, la théorie multilatéraliste est préconisée par des modérés, voulant contrôler la mondialisation, en lâchant un peu de la souveraineté, mais l’abandon du rôle de l’Etat qui accroît la mondialisation. Autre paradoxe ! Les européistes ne sont pas épargnés. Ils souhaitent n’avoir qu’un membre permanent à l’ONU, geste purement symbolique, voir idéologique, mais dénué de sens politique, puisque nous perdrons des voix, donc de l’influence.

La défense de l’Etat-Nation.

Hubert Védrine a le mérite de ne pas se cantonner aux critiques mais de formuler des propositions concrètes et réalistes. Il propose d’élargir le conseil de sécurité à des pays émergents, d’autres continents, par soucis d’équilibre. D’autres réformes de cette institution sont évoquées sans le faire évoluer vers un Etat-mondial.

Les flux migratoires seront des grands défit pour demain. Dans sa modération et son bon sens, Hubert Védrine est constant. Il suggère aux pays en voie de développement, non une aide financière, qui ont montré leurs inutilités, mais des réformes structurelles basées sur l’Etat-Nation, un minimum de sécurité et de solidarité nationale.

Selon lui, un monde avec des Etats-Nation est nécessaire pour éviter un choc de civilisation comme au Moyen-Orient. Dans la cité de Dieu, Saint-Augustin ne dit pas mieux :

« A eux donc de voir s’il convient à des gens de bien de se réjouir de l’étendue de l’empire. Car c’est l’injustice des ennemis contre lesquels on a mené des justes guerres qui a aidé l’empire de s’accroître : à coup sûr, il serait resté de peu d’étendue, si des voisins justes et paisibles n’avaient attiré la guerre sur eux par aucune offense. Ainsi pour le bonheur de l’humanité, il n’y aurait eu que de petits royaumes, heureux de vivre en plein accord avec leurs voisins ; et par la suite, l’Univers aurait compté de nombreux Etats, comme la cité de nombreuses familles. (…) Au reste, vivre en plein accord avec un bon voisin est sans nul doute une félicité plus grande que de subjuguer par la guerre un voisin méchant. » (IV, XV)

Cette défense de l’Etat-Nation est révolutionnaire dans la pensée unique !

Le rôle de l’Europe

La Troisième partie est consacrée à l’Europe. Selon lui, elle souffre d’une absence de définition. Il ne peut avoir de relance du projet européen sans identité européenne. Les critères formulés de Copenhague ne suffisent pas puisque le Sénégal, le Japon, l’Inde et le Brésil sont des démocraties libérales, mais pas européens. Les Européens devraient dés maintenant définir une liste définitive des futurs pays membres, au nombre de moins de dix. Ce qui exclu la Turquie.

Hubert Védrine expose sa conception géopolitique européenne, basée sur trois cercles : les pays de la zone euro, les autres pays européens, puis comme le dit Romano Prodi « anneaux des pays amis » dont la Turquie.

L’Europe doit aussi définir le rôle des Etats-Nations, entité naturelle à la démocratie :

« En effet. La nation est le socle de la démocratie moderne. Nous en avons un contre-exemple parfait en Irak. L’intervention américaine a été désastreuse car les Américains ont cru pouvoir apporter la démocratie à une entité qui n’était pas nationale. En soulevant le couvercle de la tyrannie, ils n’ont pas ­libéré l’aspiration d’un peuple à l’autonomie politique, mais ils ont déchaîné les forces infernales de la guerre civile religieuse. » Alain Finkielkraut.

Quelle serait l’utilité d’élire un président de la République si celui-ci n’a plus aucun pouvoir ? Il prône une construction à géométrie variable, par des relances des projets européens : recherche, industrie…

Il déplore un manque de volonté de l’Europe, de construire une puissance européenne, par esprit de pacifisme, ou droits de l’hommiste… Elle doit définir sa place dans le monde.

Enfin, il garde le meilleur pour la fin : la France.

Le paradoxe français

Il voit un paradoxe de la vision de la France sur la mondialisation. Alors que la mondialisation fait avancer des concepts issus de 1789, comme la liberté, et la démocratie, la France a peur d’elle.

Dans ce monde, la France a des atouts, de par sa géographie mondiale, son histoire, sa culture, des secteurs économiques innovants. Elle reste une puissance influente. Certes, elle a des difficultés, son modèle social doit s’adopter, sans perdre l’essentiel. Une dette surélevée, handicapant les générations futures, et une paupérisation de la classe moyenne.

Il s’en prend aux repentances pour satisfaire des lobbies aux lois déterminant une vérité historique. Certes, la France doit regarder honnêtement son histoire, non pour se flageller mais pour tirer les leçons du passé pour construire l’avenir. Nous reconnaissons là, l’empirisme organisateur cher à Maurras : la mise à profit des bonheur du passé en vue de l’avenir que tout esprit bien né souhaite à son pays »

La diplomatie française doit conjurer sur différents tableau : tradition classique ou réaliste, atlantiste, européiste, droit de l’hommiste et multilatéralisme, tous ces courants diplomatiques peuvent servir pour l’intérêt de la France, objectif final de toute politique étrangère d’un pays.

Hubert Védrine s’inscrit dans la tradition française en prônant une géopolitique basée sur le réalisme, l’équilibre des puissances et non sur une idéologie. La France doit être un arbitre dans le monde et les autres nations l’attendent ainsi.

La vie des français sous la Restauration et La Monarchie de Juillet. (1ère partie) mardi, Déc 9 2008 

La vie des français sous la Restauration et La Monarchie de Juillet.

Louis XVIII relevant la France de la ruine.

Louis XVIII relevant la France de la ruine.


La France fut peuplée de 32 millions d’habitants, dont 70% de ruraux. Elle s’accroît de 200000 sujets par an. C’est une population jeune. Ce pendant, la baisse de taux de natalité est incontestable, elle passe de 36%0 à la veille de la Révolution, à 33%0 entre 1816 et 1820, pour arriver à 28.4%0 au milieu de la Monarchie de Juillet. A cette date, le taux français est un tiers inférieur aux autres pays européens. Plusieurs raisons. Tout d’abord, les régions les plus touchées par la baisse de natalité sont dues à la déchristianisation non-volontaire par des curés jansénistes, détachant les paysans de la religion, car trop rigoriste. La Révolution a accentué et voulu la déchristianisation de la France, ce qui fit chuter un peu plus la natalité. En outre, le partage successoral en part égal pour chaque héritier a accentué cette tendance, avec la montée de l’individualisme. La mortalité reste encore élevée, à cause du niveau de vie moyen.

Les conditions du peuple et en particulier des ouvriers restaient dures, surtout avec la loi Chapelier de 1791, où le salaire d’un ouvrier était de 3 ou 4 francs par jour. Mais la Restauration avait restauré le dimanche comme jour de chôme, supprimé durant la Révolution, avec la semaine de 10 jours. Durant, cette période, la France a connu la paix, ce qui permit une prospérité avec le retour des paysans chez eux. La France agricole était excédentaire et pouvait vendre, les paysans avaient la capacité d’agrandir leurs champs. L’industrie, bien qu’archaïque rattrapait son retard accumulait depuis la Révolution par rapport à l’Angleterre, mais elle se modernisait, l’indice de production augmenta de 30% sous la Restauration.

Paris retrouva ses lettres de noblesses, pour les lettres (pensons au mouvement des romantiques et à Victor Hugo qui reçu une pension de la part du roi), l’école de Charte fut fondé en 1921, la médecine eut comme statut de science exacte, elle progressa avec Laënnec, par exemple.

La France avait accompli plus de progrès en un an que pendant un siècle » Bernanove.

I. La vie économique sous la Restauration et la monarchie de Juillet.


1. Données générales :

L’économie de cette période profite des réformes mises en place sous l’Empire.
La monnaie, le franc germinal connaît une stabilité entre 1803 et 1914, grâce à la création de la Banque de France. Le Code Civil (1804) et le Code de Commerce (1807) déterminent le cadre des activités économiques.

Entre 1817 et 1850, la France est dans la phase B des cycles de Kondratieff, c’est-à-dire à la baisse des prix, à l’élimination des stocks à la fermeture des entreprises et des secteurs les moins compétitifs et à la préparation de nouvelles innovations.

Le rôle de l’Etat. Paradoxalement, son rôle s’accru sous les libéraux de la monarchie de juillet. Sous la Restauration, l’Etat et l’administration technique ont des statuts fixés sous l’Empire, avec des principes libéraux, hérités de la Révolution. L’économie se base sur les lois naturelles et économiques et l’intervention de l’Etat est limitée. Le budget est mesuré et augmentent peu (1% par an), les impôts baissent comparé sous l’empire. La plus part de ses dépenses ne sont pas ou peu lié à l’économie. Ce pendant, au cours de la monarchie de juillet, le rôle de l’Etat, dans l’économie augmente. Les hommes d’affaire orléanistes considèrent l’Etat comme un gendarme ou un douanier, hérité du despotisme éclairé. Les ingénieurs des grands corps juge que l’Etat est le meilleur garant de l’intérêt public, jouant un rôle important dans les infrastructures des transports.

Peu à peu, et déjà sous la Restauration, l’Etat remet en état les réseaux routiers de l’Ancien Régime, puis les voies navigables, et enfin, en 1842, l’Etat envoie l’expulsion de la politique ferroviaire.

Le budget pour l’entretien des routes est de 3 à 4% de la dépense totale de l’Etat. Les ponts suspendus voient le jour à partir de 1819 à La Roche-Guyon. Les premiers bateaux en transport voient le jour, à partir de 1820.

Enfin, l’Etat encourage l’épargne avec la création de la Caisse de dépôt et de consignations (1816) et les fonds des Caisses d’Epargne (1818). Puis, il encourage les paysans par la mise en place d’une politique douanière, ses réseaux de transports et par l’institution des comices agricole (1832).

Le monde paysan sous la Restauration et la monarchie de juillet.


Les Paysans de Flagey, par Gustave Courbet.

Les Paysans de Flagey, par Gustave Courbet.

Durant la Restauration, l’agriculture s’est modernisée mais inégalement selon le temps et l’espace. Les pratiques restent assez de type d’Ancien Régime. La jachère recule, l’élevage se développe, ainsi que l’engrais, du notamment au progrès du chemin de fer. Cette modernisation est due essentiellement, à des initiatives privées, avec des sociétés d’agriculture sous la Monarchie de Juillet par des cercles légitimistes « le journal d’agriculture pratique » et ont ouvert des écoles privées.

§ La croissance de 1800-1850.

Durant cette période, la production a augmenté, comme le blé de 40%. Peu à peu, le marché national se met en place, du au progrès de la communication et à l’urbanisation, ce qu’il fait baisser les prix.

Mais en 1846-47 a lieu la dernière grande disette européenne due à une mauvaise météo. Après 1847, ça sera une crise de surproduction. Cela la dernière crise de type d’Ancien Régime

A la même époque, la classe paysanne s’émancipe peu à peu. La domination féodale persiste mais les « suzerains » ne sont plus les nobles mais les

bourgeois. En ce sens, la Révolution Française n’a pas fait changer la vie des paysans. Le monde rural est aussi encadré par les curés qui s’occupent de l’école et du catéchisme, seule forme de scolarisation accessible aux paysans. Cette emprise est renforcée par la loi de 1833 relatif à l’enseignement par Guizot. Les paysans sont obligés de d’avoir un revenu complémentaire pour arrondir leurs fins de mois. Les travaux sont généralement artisa

Durant cette période, la propriété augment. Ce pendant, les ventes nationaux n’ont profité qu’à la catégorie supérieure du monde rural.

Le vote de la paysannerie est plutôt conservateur, comme nous l’avons vu pour 1848 et 1871 avec des chambres à majorité monarchiste. Nous pouvons des lors nous poser la question, si la monarchie aurait pu se maintenir par le suffrage universel, comme le préconisaient les ultra, sous la Restauration

.

-La classe ouvrière.


La Révolution industrielle n’a pas encore commencé en France, contrairement en Angleterre. Elle est en retard par rapport à elle. Cela est du bien évidemment à la Révolution Française. La Restauration connaît une proto-industriel style XVIIIème siècle. La France est essentiellement agricole, en 1880, l’activité industrielle ne représente que 25%.

Comme nous l’avons vu, les paysans sont obligés d’avoir deux travaux dont un dans l’industrie. Cela entraîne une immigration saisonnière et un chômage périodique. L’industrie emploie aussi des femmes et des enfants, par nécessité pour la famille

Les conditions ouvrières furent particulièrement dures par les lois révolutionnaires d’Allarde et Le Chapelier de 1791 interdisant les coalitions ouvrières. En cas de litige, l’ouvrier doit montrer ses preuves. Enfin, Napoléon met en place le livret ouvrier permettant de surveiller et contrôler les travailleurs. Le secteur qui emploi le plus est le textile, permettant aux ouvriers de rester chez eux « manufacture dispersée ». La matière première est livrée à des ruraux à domicile, celui-ci, la travaille puis il commercialise le produit fini. C’est une pratique d’Ancien Régime, mais qui offre une grande souplesse en cas de crise.

Ce pendant, la condition ouvrière connaît une légère amélioration sous la monarchie de Juillet avec la loi Guizot de 1841, relatif à l’interdiction de travail pour les enfants de –8 ans, pas plus de 12h pour les 8-12 ans et l’interdiction du travail de nui jusqu’à 13 ans. Mais cette loi fut très peu appliquée, puisque cela arranger les patrons et les parents. Cette loi fut proposée et votée par les catholiques sociaux de la chambre.

Les ouvriers furent secouru par les aides sociales viennent du privée ou municipal. C’est sous la monarchie de juillet que les catholiques sociaux

Fréderic Ozanam

Fréderic Ozanam

venant du bord des légitimistes fondent des Œuvres de Charité, comme Frédéric Ozanam avec « les œuvres française de Saint-Vincent de Paul ». Ce pendant, cela n’aide pas à endiguer la pauvreté, de 50 à 80% du salaire passe pour la nourriture. La deuxième dépense est pour le logement.

Dans le milieu ouvrier, le taux d’alcoolisme est élevé ainsi que le concubinage.

Enfin, des ouvriers a part constituant l’aristocratie sont les compagnonnage sous la Monarchie de Juillet, héritage médiéval. Les membres doivent réaliser un tour de France et un chef d’œuvre. Ils constituent une société d’entraide mutuelle.

La classe ouvrière se constitue peu à peu, nous le voyons déjà avec la révolte des Canuts, mais la monarchie de Juillet reste dans un schéma libérale et ne voit pas la menace des classes populaire, ce qui lui sera fatale en 1848. Le roi Louis-Philippe intervient dans l’aide sociale qu’à titre privé, il n’existe pas de politique sociale. Le prince royal, mort en 1842, Philippe-Ferdinand, duc d’Orléans avait vu le besoin de réforme sociale et aurait pu sauver la monarchie en 1848. Mais sa mort prématurée précipitera la chute de la monarchie en France.

L’élite.

Guizot

Guizot

L’élite politique et administrative ne se renouvèle peu durant ces régimes, surtout sous la Restauration. L’Ancienne noblesse reprend sa place politique : gouvernement, assemblée, diplomatie et militaire, mais tout en assimilant la noblesse d’Empire. Le régime repose sur le suffrage universitaire favorisant l’élite aristocratique et haute bourgeoisie. Les électeurs doivent payer 300 francs et les candidats 1000 francs, ce qui donne un personnel politique de 16000 nobles. La chambre des députes est formée de 40% de propriétaires appartiennent de l’aristocratie. 60% sont des hauts fonctionnaires et des propriétaires bourgeois. Les professions libérales et patrons ne sont pas représentés. L’assemblée reflète une conception aristocratique et physiocratique de l’élite. Ce pendant, c’est un léger progrès par rapport avec l’Ancien Régime.

La monarchie de Juillet s’ouvre un peu à la moyenne. Bourgeoisie. Le cens est abaissé à 200 et même à 100 pour les électeurs, et à 500 francs pour les candidats. Ce qui porte à 56000 citoyens actifs, avec les académiciens et les officiers.

Le changement personnel change, comme des bourgeois universitaires comme Guizot et Thiers, plusieurs fois ministres, et aussi la bourgeoisie industrielle, avec Casimir Perrier et Laffitte.

C’est une élite basée sur le mérite et la richesse. La citation de Guizot « enrichissez-vous par le travail et l’épargne et vous deviendrez électeurs » reflète cette mentalité. Le personnel romanesque représentant cette époque, est le Rastignac de Balzac.

L’élite locale se renouvelle par la décentralisation, et aussi la formation des instituteurs par la loi de 1833.

L’élite rurale est des grands propriétaires souvent nobles, malgré la Révolution. Ils n’ont pas abandonné leur mode de vie seigneurial et ont un comportement paternaliste avec leurs employés. Après 1830, certains légitimistes expérimentent dans leur domaine des nouveautés agronomiques et animent des sociétés d’agricultures.

Autre catégorie dans l’élite est le bourgeois rural, appelé « Monsieur », souvent instruits et cultivés ils servent d’intermédiaires culturel et politique.

La Diplomatie et l’armée de la Restauration à la Monarchie de Juillet. vendredi, Déc 5 2008 

La Diplomatie et l’armée de la Restauration à la Monarchie de Juillet.

La diplomatie.


duc-dangouleme

Les rois du XIXème siècle reprirent une diplomatie traditionnelle propre à la monarchie capétienne surtout celle du XVIIIème siècle, sous Louis XV et Louis XVI. Ils ne cherchèrent pas une expansion en Europe, mais se contentant du « pré-carré ». Ce pendant, la recherche d’une gloire militaire hors de hors de nos frontières étaient quelque peu recherchés pour le prestige de la monarchie et assoir une certaine légitimité.

Les traités de Vienne de 1814 et 15 mettant fin à l’empire de Napoléon, donna à l’Europe pendant un siècle l’ordre européen. La France prit par à cet ordre et fit même l’un des arbitres et garant de l’équilibre européen par l’intermédiaire de Talleyrand.

Louis XVIII renonça au premier traité de Vienne, à tout idée d’expansion pour s’appuyer sur des petites et moyennes puissances, en protégeant les Etats italiens et Allemand, comme le fit Richelieu et Mazarin.

Il eut aussi une politique familiale digne de l’Ancien Régime, en soutenant son cousin le roi de Saxe, et le Bourbon d’Espagne et de Naples.

a coutume de dire, ce traité ne fut pas humiliant pour la France mais avantageux. Ce pendant, après les cents jours et la chute de Napoléon, à Waterloo, le deuxième traité de Vienne l’est beaucoup moins. Nous perdons la Savoie, plus les fortes places comme Philippeville. La France est occupée en partie par la Sainte Alliance, pays conservateurs, voulant éviter toute révolution en Europe.

Louis XVIII, après Talleyrand, nomme comme ministre des affaires Etrangère, le duc de Richelieu. Celui-ci, se donna deux missions : évacuer les puissances étrangères en France après le traité d’Aix la Chapelle signé le 25 octobre 1818 et intégré le concert des Nations : « Nous avons fait bien des tords, mais nous avons fait pénitence publique. Maintenant nous demandons à être admis dans le giron de l’Eglise (i.e la quadruple alliance). Vous ne nous refusez pas, parce que nous sommes amendés, qu’il ne faut pas repousser le pécheur repentant, et qu’en dernière analyse vous pouvez tout aussi bien nous admettant dans votre communion, que si nous étions exclus »et Richelieu concluait « La France ne peut pas être un corps isolé, il faut qu’elle se rattache à quelque chose pour ne pas s’agiter dans son orbite, à son détriment et à celui des autres »

-Nous avons en image, de rois passifs diplomatiquement, or il n’en est rien. La monarchie essaya par les évènements du moment d’exercer ces objectifs. La première occasion fut l’expédition d’Espagne, menée par Louis d’Angoulême pour rétablir Ferdinand VII dans ses droits en 1823. Au début, Louis XVIII n’était pas partisan d’une intervention militaire préférant jouer l’arbitre en proposant son modèle de Charte, mais ce fut un échec et du se résigner à une intervention. Cette victoire française permit à la France de retrouver du prestige et de la gloire nationale, et d’avoir lutter contre la révolution en Espagne, ce qui plut aux puissances européennes conservatrices. Le même cas de figure eut lieu à Naples et en Sicile, où ses cousins furent rétablir mais, il donna l’impression de répandre le modèle constitutionnel en Europe. Ainsi, nous voyons que la Restauration permit de restaurer l’influence française en Europe, l’équilibre européen tout en promouvant l’idée du juste milieu constitutionnel.


Une autre occasion de redonner le blason à la France fut l’expédition en Grèce. Par le courant romantique, l’orientalisme fut à la mode aux salons parisiens. En 1821, les grecs se révoltèrent contre la joute ottomane. Le 27 janvier 1822, la Grèce proclama leurs indépendances. Tous les courants politiques les soutinrent ; Ultra par fraternité chrétienne, libéraux pour le droit des peuples à disposer d’eux même. Le roi Charles X est donc en phase avec l’opinion public. Ainsi, il lance une expédition, et la flotte française gagna victoire à Navarin, le 25 Octobre 1825, ce qui coupa la flotte turco-egyptienne de la base et affaiblissait l’empire Ottoman. En 1828, il envoya un corps expéditionnaire en Morée. L’amiral de Rigny convainquit le Pacha d’accepter une suspension des armes. Le 14 août 1829, le traité d’Andrinople consacra l’indépendance de la Grèce et le février 1830, la Grèce fut une monarchie. Par sa fermeté, Charles X joua les médiations entre l’Angleterre et la Russie qui avait des intérêts divergents dans la région, ce qui évita sans doute un conflit.

prise-dalger Enfin, le dernier la dernière victoire de la Restauration fut la conquête d’Alger. Nous pouvons discerner plusieurs causes, la première financière datant de 1798, la seconde politique, Charles X espéra redonner de la gloire à son trône, et la troisième, pour mettre fin au piratage et à l’esclavage des chrétiens des blancs par les musulmans d’Alger. Ce fut une victoire amère, puisque nos meilleurs soldats loyaux furent là bas et non à Paris durant les Trois Glorieuses. Mais, Charles X laissa à la France en héritage l’Algerie, dont la colonisation sera l’œuvre de la Monarchie de Juillet.

Louis-Philippe bien que libéral et incarnant « un Vatican II de la Royauté » comme le définit Guy Antonetti dans sa lpbiographie continua la politique diplomatique de la Restauration et donc de la monarchie Capétienne. Il incarna la continuité nationale en matière diplomatique face à une instabilité ministérielle. Sa politique fut axée sur trois idées :

–> éviter la guerre à tous pris.

–>Reconnaissance de sa famille dans les cours européennes

–>Intermédiaire entre l’Autriche et l’Angleterre.

« La France montrera à l’Europe qu’uniquement occupé de sa prospérité intérieure, elle chérit la paix aussi bien la liberté et ne veut que le bonheur et le repos de ses voisins » Louis-Philippe, lors de son avènement.

Lors de sa prise de sa succession, il prit Mollé, aux affaires étrangères, et Talleyrand comme ambassade à Londres, ce qui rassura les cours européennes.

La première crise internationale de son règne est l’indépendance de la Belgique, s’inscrivant dans des révolutions libérale et nationale en Europe. Les belges demandèrent l’aide de la France et souhaite comme roi, le duc de Nemours, fils de Louis-Philippe. La Belgique fut toujours un point contentieux dans les affaires internationales, entre la France et l’Angleterre, évitant que la France s’en empare au risque de lui déclarer la guerre. Souvenons-nous que durant la guerre de succession d’Autriche, Louis XV déclina l’offre de l’annexion de la Belgique, même conquise, prétextant qu’il n’est pas là pour négocier en commerçant mais en tant que roi. Louis-Philippe fut de même, il refusa le trône pour son fils, par peur de provoquer une guerre avec l’Angleterre, pensant que la Belgique pourrait être « vassale » de La France. Ce pendant, Louis-Philippe fit épousé sa fille, au nouveau roi de Belgique, trouvant un compromis dynastique.

La deuxième crise de ce « printemps des peuples » fut la Pologne. Nos liens avec la Pologne remontent au moins depuis, Henri III, qui fut pour une courte période roi de Pologne, et ce pays fut allié de la France révolutionnaire. Louis-Philippe refusa d’intervenir militairement, suite à la proclamation de l’indépendance pour ne pas bouleverser l’équilibre européen.

Enfin, la même période voit des troubles nationalistes en Italie, menaçant le Vatican. L’Autriche intervienne, ce qui fait protester la France, et fait pression contre Grégoire XVI pour faire partir les autrichiens et appel à la réforme. Cela se réalise et la France en si peu de temps, augmente son influence et se trouve l’arbitre de l’Europe.

La première décennie du règne, voit l’alliance avec la monarchie constitutionnelle anglaise, par idéologie, et tradition orléaniste-, pensons au régent. Ce pendant au cours de la décennie des années 40, l’alliance traditionnelle depuis le XVIIème siècle, se réalisa avec l’Autriche. La Monarchie de Juillet tenta le rôle de l’arbitre entre L’Angleterre et l’Autriche, selon nos intérêts, puisque nos relations ave l’Angleterre s’est quelques peu refroidi   .

Cela commençait en 1840, au moyen orient. L’Europe risque de connaître une guerre à propos de Mehemet Ali d’Egypte, menacé par l’Empire Ottoman dont les intérêts anglais et russe sont enjeux. Les anglais nous tapissèrent en séparant nos intérêts. Mehemet Ali doit rendre ses possessions aux turcs par pression. Thiers, qui est ministre, appela à la guerre et à l’invasion du côté droit du rhin. Louis-Philippe ne voulant pas la guerre, renvoie Thiers et le remplace par Guizot, comme premier ministre. Le 13 Juillet 1831, est signé le traité de Londres. Il prévoit le retour du la situation de 1832 : le Bosphore est interdit de navigation, et Mehmed Ali est roi héréditaire en Egypte.

Suite à cette affaire, Guizot fut nommé Ministre des affaires étrangères. Cet anglomane, spécialiste de Glorieuse Révolution anglaise souhaite l’entente cordiale avec l’Angleterre et la paix à tous prix.

Ce pendant, cette politique sera dure à maintenir, avec les événements de la décennie, mais la paix sera maintenue, malgré des discordes dans tous les coins du monde.

La première crise du ministère de Guizot fut celle d’Haïti en 1842. Dans cette île a lieu, une lutte d’influence entre des missionnaires protestants et des militaires français. Les parlementaires français pousse Guizot à la guerre contre l’Angleterre, mais celui-ci refuse, après cette expérience, où il est traité de traite servant les intérêts anglais, il en retiendra : « C’est l’un des inconvénients du gouvernement parlementaire, que les évènements et les questions, au moment, où elles apparaissent et tombent dans le domaine de la discussion, grandissent démesurément et prennent aux yeux du public, une importance de toute proportion avec la vérité des choses et les intérêts du pays »

En outre, Guizot doit faire face à une autre crise avec l’Angleterre, au Maroc.

En effet, en 1842, l’Angleterre reconnut implicitement la conquête de l’Algerie par la France. Le 1er mai 1843, le duc d’Aumale prit la Smala d’Abdel Kader, qui se réfugia au Maroc.

a frontière marocaine connut des troubles, car Abdel Kader est aidé par le Maroc. Ainsi, Guizot répliqua en envoyant un ultimatum, au Maroc, pour disperser les troupes marocaines à la frontière est sanctionner les coupables. Ce pendant, des anglais sont installés au Maroc pour commercer, et pensent que la France va annexer l’Angleterre car Joinville bombarde Tanger et le général Bugeaud gagne la bataille de l’Isly. Au finale, Guizot calme le jeu.

– Enfin, le mariage espagnol est un tournant dans les relations franco-anglaises. En effet, la reine Isabelle II avait l’âge de se marier. Toutes les cours européennes voulaient avoir l’un des leurs, sur le trône d’Espagne. L’Angleterre voyait un Saxe- Cabourg, et Louis-Philippe son fils Montpensier, pour garder le trône d’Espagne aux Bourbons. Ce pendant, les deux pays trouve un compromis avec le duc de Cadix « Paquita », cousin de la reine. Mais celui-ci avec des airs féminins lui déplurent. Mais, en bonne chrétienne dut l’accepter. Louis-Philippe ressortit gagnant de ce mariage, puisque le trône d’Espagne resta dans la famille, et Montpensier épousa la cadette de la reine. L’Angleterre s’était sentie trahie et répliqua par le traité d’Utrecht. Nos relations se sont refroidies. Certains historiens comme Antonneti, pensent que le refroidissement de nos relations avec l’Angleterre en 1829 et 1847, n’est pas pour rien dans les révolutions de 1830 et 1848.

La France dans le monde.

La bataille de Navarin, tableau de 1846 d' Ivan Ayvazovskiy (1817-1900)

La bataille de Navarin, tableau de 1846 d' Ivan Ayvazovskiy (1817-1900)

Tous d’abord, le retour de la France dans le monde est du à la renaissance de la marine, délaissée par la Révolution et l’Empire. Celle-ci rivalisait avec la Royale Navy sous Louis-Philippe et a été la base de notre marine à l’époque contemporaine. La Marine permit la bataille de Navarin en 1829 et la conquête d’Alger et l’expansion du domaine coloniale sous la IIIème République. Marseille connut grâce à cela, et jusqu’en 1962, son apogée commerciale du aux colonies. La marine se modernisa et rentra dans l’époque contemporaine, avec la machine à vapeur. Louis XVIII, et Charles X lancèrent des grandes expéditions, renouant avec Louis XVI. Le plus célèbres des explorateurs était Dumont d’Urville qui découvrit les îles Fidji, et fit la reconnaissance d’îles inconnues en Nouvelle Islande, la Nouvelle-Bretagne et la Nouvelle-Guinée.

La Monarchie de Juillet hérita de cette marine et continua l’œuvre. Elle permit de commercer avec l’Amérique du Sud, nouvellement indépendants, à l’aide de comptoirs et eut le privilège de commercer avec la Chine.

Enfin, les rois renouèrent avec l’aide d’évangélisation du nouveau monde, surtout dans le pacifisme, avec le soutien, du pape Grégoire XVI, qui redonna le titre du roi « Très Chrétien » à Louis -Philippe.

L’armée.

L’armée française a été réformée durant cette période. La royauté voulait éliminer le modèle révolutionnaire. Ces premières mesures furent l’abolition de Saint Cyr et la circonscription pour mettre en place l’enrôlement. La carrière miliaire offrait un bon débouché, pour la classe moyenne puisque la Restauration fonctionnarisa l’armée et surtout les officiers : le premier fonctionnaire dont le déroulement de carrière soit organisée et garantie » Général Dalmas. Le but de cette fonctionnarisation est de défendre l’Etat, indépendamment de la couleur politique et l’armée est le garant de l’Etat de droit.

La monarchie de Juillet perfectionnera cette politique. La loi du 23 février 1833 prévoit que l’école d’application d’Etat-Major et ouverte à une promotion annuelle de 25 sous lieutenants issu pour 22 de Saint Cyr et de 3 polytechniciens. Une société militaire s’organisait pour le temps de paix. Elle intervient peu à l’extérieur, et maintien la paix et l’ordre à l’intérieur.

L’armée se modernise avec l’artillerie et le génie. L’expédition en Algerie a été composée de plus de 37 000 hommes. En 1845, l’armée d’Afrique fut composée de 115 000 hommes, soit un tiers de l’armée française. Ce sont ces régiments qui libéreront la France en 1942. Louis-Philippe installa l’école de sous Lieutenant en Algerie très réputée.

Le processus de fonctionnarisation se poursuivit sous Louis-Philippe, et plaça ses fils au sommet de l’armée pour la surveiller.  L’armée est l’une des première préoccupation du nouveau régime. Tout au long de 1831-32 l’armée sera réformée et la loi de Gouvion-de Saint-Cyr de 1818 est revue. Les effectifs sont doublés passant à 400 000. Enfin, le 9 mars1831, Louis-Philippe créa la légion étrangère, toujours existante, pour intervenir hors dehors du territoire national.

En 1838, la loi Soult met l’indépendance vis à vis du favoritisme. Puis, loi mettant la mise en activité. Le système se fige sous la monarchie de Juillet.

La modernisation et la fonctionnarisation a débuté sous la monarchie au XIXème siècle. L’encadrement disciplinaire et l’obéissance absolue à la hiérarchie est en vigueur. Napoléon III renforcera ce système.

La Restauration marque, dans un premier temps le retour de la sagesse de nos rois, ne voulant pas une expansion mais des frontières sûres et un rôle d’arbitre. Ce pendant, Charles X par souffle romantique noue avec quelques aventures périlleuse avec l’indépendance de la Grèce et la prise d’Alger, par l’esprit de Croisade qui lui coûta son trône. Paradoxalement, Louis-Philippe Ier voulant une rupture avec l’Ancien Régime et la Restauration renoue avec la politique traditionnelle de nos rois.
Malgré un refus d’expansion en Europe, la France renouvelle son destin colonial, grâce à une modernisation de la marine. Le dernier vestige des Bourbons sera l’Algérie.

Enfin, l’armée connaît une modernité avec la fonctionnarisation et un début de démocratisation, qui est toujours d’actualité.

Olivier R.

Les institutions de la Restauration (1814-1830) jeudi, Déc 4 2008 

L’esprit de la charte. Les pouvoirs publics

charte

I. L’autorité en haut

Contrairement nos monarchies actuelles, l’autorité Etait non dans les mains du peuple, mais bien du roi.  « Nous avons considéré que, bien que l’autorité tout entière réside en France dans la personne du roi ». C’est bien Louis XVIII qui a octroyé une constitution le peuple français, et non le peuple français qui l’appela et lui imposa une constitution « A CES CAUSES – NOUS AVONS volontairement, et par le libre exercice de notre autorité royale, ACCORD… ET ACCORDONS. FAIT CONCESSION ET OCTROI à nos sujets, tant pour nous que pour nos successeurs, et toujours, de la Charte constitutionnelle qui suit ». Plusieurs fois dans le préambule, Louis XVIII rappelle qu’il est le seul souverain: « En même temps que nous reconnaissions qu’une Constitution libre et monarchique devait remplir l’attente de l’Europe éclairée, nous avons d’ nous souvenir aussi que notre premier devoir envers nos peuples Etait de conserver, pour leur propre intérêt, les droits et les prérogatives de notre couronne »

Les articles de la charte renforcent son autorité: « Il est le chef du pouvoir exécutif, et ses ministres sont responsables que devant lui »: Article 13. – La personne du roi est inviolable et sacrée. Ses ministres sont responsables. Au roi seul appartient la puissance exécutive.

Article 14. – Le roi est le chef suprême de l’Etat, il commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre, fait les traités de paix, d’alliance et de commerce, nomme tous les emplois d’administration publique, et fait les règlements et ordonnances nécessaires pour l’exécution des lois et la sureté de l’Etat.

En outre, il partage une part du pouvoir législatif

Article 15. – La puissance législative s’exerce collectivement par le roi, la Chambre des pairs, et la Chambre des députés des départements.

Article 16. – Le roi propose la loi.

Article 17 – La proposition de la loi est portée, au gré du roi, la Chambre des pairs ou celle des députés, excepté la loi de l’impôt, qui doit Etre adressée d’abord * la Chambre des députés.

Article 22. – Le roi seul sanctionne et promulgue les lois.

Article 50. – Le roi convoque chaque année les deux Chambres ; il les proroge, et peut dissoudre celle des députés des départements ; mais, dans ce cas, il doit en convoquer une nouvelle dans le délai de trois mois.

Enfin, la justice Emane de lui, s’incarnant dans la continuité des rois de France, justicier.

Article 57. – Toute justice Emane du roi. Elle s’administre en son nom par des juges qu’il nomme et qu’il institue.

Article 58. – Les juges nommés par le roi sont inamovibles.

Article 67. – Le roi a le droit de faire grâce, et celui de commuer les peines.

La séparation des pouvoirs ne sont pas tout fait respectées, puisque le roi partage la puissance législative avec la chambre, en quelque sorte comme sous la V ème République avec le gouvernement.

Enfin les députés, contrairement à notre république, ne représente pas la Nation, mais concrètement, leur circonscription: De la Chambre des députés des départements. Nous avons donc bien un représentant de la Nation qui est le roi, et des représentants des français, par la chambre des députés. Représentation plus normale qu’actuellement.

II. Les libertés en bas.

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La charte ne remet pas en cause les libertés et les droits acquis sous la Révolution : Egalité devant la loi: Article 1. – Les Français sont Egaux devant la loi, quels que soient d’ailleurs leurs titres et leurs rangs. Et devant la promotion sociale par la fonction publique: Article 3. – Ils sont tous Egalement admissibles aux emplois civils et militaires. Certaines libertés sont respectées comme celle de professer sa religion*: Article 5. – Chacun professe sa religion avec une Egale liberté, et obtient pour son culte la même protection. Ce qui fut condamné par Pie IX. La liberté de presse*: Article 8. – Les Français ont le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions, en se conformant aux lois qui doivent réprimer les abus de cette liberté. Et enfin, la propriété est garantie*: Article 9. – Toutes les propriétés sont inviolables, sans aucune exception de celles qu’on appelle nationales, la loi ne mettant aucune différence entre elles.

Enfin, bien que censitaire, et sans doute cause de la Révolution de 1830, la France connait sous la Restauration, une chambre de député qui fera notre le parlementarisme en France : Les députes votent et propose les lois et ainsi que le budget :

Article 17 – La proposition de la loi est portée, au gré du roi, * la Chambre des pairs ou * celle des députés, excepté la loi de l’impôt, qui doit être adressée d’abord à la Chambre des députés.

Article 18. – Toute la loi doit être discutée et votée librement par la majorité de chacune des deux chambres.

Article 19. – Les chambres ont la faculté de supplier le roi de proposer une loi sur quelque objet que ce soit, et d’indiquer ce qu’il leur parait convenable que la loi contienne.

Article 48. – Aucun impôt ne peut Etre Etabli ni perçu, s’il n’a été consenti par les deux Chambres et sanctionné par le roi Article 49. – L’impôt foncier n’est consenti que pour un an. Les impositions indirectes peuvent l’Etre pour plusieurs années.

Paradoxalement, nous avons à faire à une monarchie constitutionnelle, en apparence, mais elle donne beaucoup de pouvoirs au roi, renforcés par la centralisation révolutionnaire et napoléonienne, ce qui donne une monarchie de type absolue, dépassant celle de Louis XIV.

De point de vue constitutionnel et parlementaire, la Restauration a donné à la France, une certaine originalité. La Restauration a donné à la France un schéma constitutionnel d’un bicamérisme exécutif d’un chef d’Etat élu ou héréditaire cohabitant avec un gouvernement dépendant de lui et de l’assemblée. Notons que comme la IIIème République, le président du conseil n’était pas prévu par la constitution. La monarchie de juillet, Le second empire, la IIIème république, celle prévue par Vichy, IVème république et la Vème.

La Restauration a aussi institué le bicamérisme législatif avec une chambre basse et une chambre haute, qui se sont peu à peu démocratisé jusqu’à la Vème. Ce bicamérisme fut repris par la monarchie de juillet, Second Empire, la constitution de Vichy et la IIIème, IVème et Vème République.

Autre point commun, mais rompu par la Vème, la loi n’est pas soumise à juge, comme avec le conseil constitutionnel.

Enfin, nous remarquons que la loi de succession n’était pas intégrée dans la Charte. En cas de disparition de la branche aînée, nous ne savons pas qui aurait du prendre la succession. Charles X était plutôt favorable à la branche d’Orléans, mais Louis XVIII en cas d’absence de mâle dans la branche de son frère, envisagea d’abolir purement et simplement la loi salique, avant la naissance du comte de Chambord,  à la faveur de sa petite nièce, Louise d’Artois. Ainsi, la branche de Parme, descendant de Louise d’Artois aurait pu revendiquer le trône au même titre que les Bourbons d’Espagne et les d’Orléans. Ainsi, les lois fondamentales ont bien disparu avec la royauté traditionnelle en 1791.


Bibliographie:

Renaud Denoix de Saint Marc, Histoire de la noire, Edition Privat, 2008

Daniel de Monplaisir, le comte de Chambord,  Edition perrin, 2008


Le comte de Chambord (suite et fin) mercredi, Déc 3 2008 

III. « La République maurrassienne, ou L’héritage du « chambordisme ».

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La pensée du comte de Chambord ne restera pas lettre morte, après sa mort en 1883. Sa conception de la royauté unie à la patrie et à ses institutions donnant l’autorité en haut et les libertés en bas, inspira largement le penseur royaliste, Charles Maurras. Deux de nos présidents de la Vème République, furent plus ou moins sympathisants de la cause royale, et de l’AF,.

L’influence se verra avec Charles de Gaulle, avec un exécutif fort, d’un chef d’Etat, clef de voute des institutions, un parlementarisme rationalisé, un bicamérisme, un gouvernement responsable devant le chef de l’Etat et le parlement, le droit de dissolution pour le chef de l’Etat, l’intérêt national avant tout, et une méfiance vis-à-vis des partis. Dans le plan social, il prôna l’association des travailleurs, appelée participation, la concorde civile et la fin des luttes des classes et une certaine décentralisation, proposée lors du référendum en 1969, qui lui causa sa perte.

Sur le plan militaire, il était aussi favorable à une armée de métier dans vers une armée de métier, 1934, rejoignant l’idée du comte de Chambord, voulant mettre fin à la conscription :

« On en revient partout au temps des barbares où les peuples entiers se ruaient les uns contre les autres ! ». 26 janvier 1874, à propos de la généralisation de la conscription.

pompidou

Le second président de la République, George Pompidou, qui fut sans doute le plus républicain, fut aussi influencé par le dernier prétendant, via Charles Maurras, lors d’un discours à l’école libre de sciences politiques, le 8 décembre 1972, il cita un passage de Kiel et Tanger :

« « S’agissant de la France, de sa place et de son rôle dans le monde, il faut d’abord en prendre la mesure. Quelqu’un qui n’a jamais été mon maître à penser, tant s’en faut, Charles Maurras, a, dans Kiel et Tanger, dès 1910, prévu le monde actuel, je cite : « composé de deux systèmes : plusieurs empires avec un certain nombre de nationalités petites ou moyennes dans les entre-deux. Un monde ainsi formé, continue Maurras, ne sera pas des plus tranquilles. Les faibles y seront trop faibles, les puissants trop puissants et la paix des uns et des autres ne reposera guère que sur la terreur qu’auront su inspirer réciproquement les colosses. Société d’épouvantement mutuel, compagnie d’intimidation alternante ». C’est bien là ce que nous voyons, n’est-ce pas ? J’en conclus que l’action de la France, aujourd’hui puissance moyenne typique, est simple et évidente. […] » »

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Enfin, certaines idées, seront reprise par François Mitterrand, outre sa préoccupation sociale, se voit dans sa volonté de rentre l’indépendance à la magistrature ; et ainsi dans la décentralisation entamée en 1982 :

« Je vous demande de choisir les libertés communales, ces vieilles libertés héritées du Moyen-âge, contre les empiètement de l’Etat ». François Mitterrand, Politique 1, p. 430.

En outre, François Mitterrand, épris d’histoire, se voyait dans la lignée des présidents légitimes, de Gaulle, Pompidou, succédant à Henri V, contre, le candidat « orléaniste et usurpateur » qui fut, selon lui, Giscard d’Estain.

Conclusion.

Bien que le comte de Chambord n’eût pas eu d’enfant, il eut quand même des héritiers spirituels et politiques. Si la Vème République fête ces 50 ans, c’est en partie du à sa nature de « monarchie élective », largement inspiré des théories du comte de Chambord. Les trois présidents qui ont marqué l’histoire de la Vème république et les plus appréciaient, furent des héritiers indirects du dernier roi de France. Ainsi en quelque sorte, le vieil adage « le roi est mort…. Vive le roi » continua d’exister indirectement au XXème siècle.

Sources :

Le comte de Chambord, dernier roi de France, Daniel de Monplaisir, Perrin, 2008.

L’illégitimité de la République, Fabrice Bouthillon, Commentaire, Plon ;2005

François Mitterrand, le dernier des Capétiens, Guy Gauthier, France-Empire

Les enfants de Louis-Philippe et l France, Arnaud Teyssier, 2006

Georges Pompidou, Discours prononcé à l’occasion du centenaire de l’école libre des sciences politiques, 8 décembre 1972, in Entretiens et Discours, tome I, Plon, 1975, p. 97.

Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, 2005

http://www.royaliste.org/IMG/article_PDF/article_500.pdf

http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?f=40&t=5394

http://www.royaliste.org/spip.php?article501

Le comte de Chambord (2ème partie) mardi, Déc 2 2008 

II. Le refus du trône ou le mirage romantique.

a. Une éducation providentialiste.

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Tout d’abord, tout comme Louis XVI, éduqué dans les idées de Fénéon d’un « souverain flasque, sans nerf, sans force, sans volonté, un chef qui n’ose ni se montrer, ni agir, ni gouverner » Pierre Gaxotte, et plus rousseauiste pour Louis-Philipe pensant que l’émergence de la République et de la démocratie s’inscrivait dans le sens de l’histoire, le comte de Chambord fut victime, lui aussi de son instruction. Il fut éduqué dans les idées maistrienne, laissant tout à Dieu, et rien aux hommes. Si, Henri V monta un jour sur le trône, cela ne serait que pure volonté divine, il n’aurait qu’à se laisser mener. De Maistre disait : La Révolution étant une œuvre diabolique, la contre-révolution ne peut-être que divine ».Ces trois princes furent élevé dans un fatalisme, qui fut l’opposé de l’éducation traditionnel des Bourbons, ancré dans les réalités politiques et la volonté des monarques.

b. Un prince romantique.

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Tout comme son grand-père, Charles X, le comte de Chambord fut aussi victime du « terrible XIXème siècle », c’est-à-dire le romantisme. Nous pouvons détecter dans le règne de Charles X des marques du romantisme. Sa volonté d’incarner un prince chrétien et chevaleresque, l’idée d’un retour à une chrétienté médiévale, (nous pouvons le voir lors de son sacre) et ainsi, une politique étrangère idéaliste, renouant avec l’idée de Croisade contre les infidèles, comme la guerre contre les Ottomans pour l’indépendance de la Grèce, et la guerre contre le dey d’Alger, pour mettre fin à l’esclavage des chrétiens par les musulmans.

Son petit-fils, baigné de Chateaubriand, et de Lamartine, ses écrivains préférés, voulut aussi incarner ce prince romantique. Prince recherchant la pureté (drapeau blanc), il était d’un fatalisme rejoignant son providentialisme. Tout comme son grand-père, il n’avait aucun sens politique concret. L’historien Daniel Halévy a très bien résumé :

Ce prince, qui faisait écho aux stances d’un poète, faisait-il son devoir de roi ? Les Allemands étaient à Saint-Denis, le trésor était vide, chaque minute avait son exigence. Quel Capétien ne l’eût compris ? […]Chambord n’est pas un homme de l’ancienne France, son acte ne se relie en rien à la tradition toute réaliste de nos rois. Chambord est un enfant des émigrés, un lecteur de Chateaubriand. Sa lettre est la dernière, non la moins belle des grandes odes romantiques. […] La décision du comte de Chambord est, dans cet ordre, un acte révolutionnaire : par elle, une des plus solides appuis des anciennes classes dirigeantes est brisé […]. Par elle, la Monarchie française quitte terre, devient légende et mythique. Elle aura, sous cette forme, de singuliers, d’ardents réveils »

c. Quel drapeau, pour quel contrat social  pour la France?

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La question du drapeau blanc ou tricolore sous-entendait la question du contrat social envers la nation. La lettre de Chesnelong du 30 septembre 1873 nous éclaircit bien. La Restauration qu’on lui proposait émanait de la chambre, représentant d’une majorité passagère. Celle-ci voulait faire du comte de Chambord, son roi avec certaines conditions politiques et sociales. Comme nous l’avons vu plus haut, le comte de Chambord n’était pas hostile à une monarchie constitutionnelle garantissant le suffrage universel et les droits hérités de la Révolution. Mais, les circonstances de son ascension aurait été dépendante des querelles parlementaires. Selon lui, à la moindre révolte, ou changement de majorité, il aurait fini comme son grand-père.

Ce n’est pas tout à fait faux, Les propos du comte de Daru, confirme ses pressentiments : Nous avons notre drapeau et notre constitution, si M. de Chambord les accepte, il sera notre roi, s’il les repousse, nous nous passerons de lui ».

Le drapeau tricolore traduisait cette conception du contrat social, émanant du peuple indirectement.

Le comte de Chambord voulait être roi, non par volonté d’une chambre, mais par ses droits qui lui confère sa naissance. Quoiqu’il arrive, il était malgré tout le roi. Ainsi, son ascension et sa reconnaissance par les français devait passer par une sorte de politique du miracle ». En 1873, il aurait voulu être présenté à l’assemblée nationale et se faire acclamer par les députés comme roi, sous l’effervescence émotionnelle. Ainsi, il voulait renouer avec le côté irrationnelle et magique de la royauté française, du roi thaumaturge, de la colombe du Saint Chrême… Le XIXème siècle baigne dans les apparitions mariales en France, pouvant espérer un miracle venant du ciel. Ainsi, le drapeau blanc exprime cette conception du pouvoir, dont, l’autorité était aux mains du « lieutenant du christ. » Il reste fidèle à son providentialisme qui lui dicte d’être « le jouet » de la Providence, et non des hommes.

Dans cette optique, il prôna la politique du pire en 1874 et 1875 en s’alliant aux républicains contre les orléanistes, en poussant jusqu’au bout la logique révolutionnaire du contrat social et provoquer le chaos, d’où il apparaîtrait comme l’ultime recours, pour remettre de l’ordre.

Le comte de Chambord (1ère partie) lundi, Déc 1 2008 

Le comte de Chambord


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Nous avons à l’image du dernier héritier non-contesté, comme quelqu’un de rétrograde, bigot, vivant dans un autre âge. Pourtant la réalité est tout autre. Tout en respectant les principes qui ont fait la France, le comte de Chambord n’a pas cessé d’intervenir dans les débats politique, économique et social de son temps, donnant une idée précise de la royauté restaurée à ces concitoyens et aux prétendants de la branche d’Orléans, une base institutionnelle économique et sociale de la France.

I. Idées politiques économiques et sociales.

« Exclusion de tout arbitraire ; le règne et le respect des lois, l’honnête et le droit partout ; le pays sincèrement représenté, votant l’impôt ; et concourant à la fonction des lois, les dépenses sincèrement contrôlées, la propriété : la liberté individuelle et religieuses inviolables et sacrées : l’administration communale et départementale sagement et progressivement décentralisée, le libre accès pour tous aux honneurs et avantages sociaux : telles sont à mes yeux les véritables garanties d’un bon gouvernement ». Lettre au duc de Lévis, du 12 mars 1856.

Contrairement à ce que nous pouvons penser, le comte de Chambord ne voulait pas d’une royauté ancrée dans l’Ancien Régime, mais au XIXème siècle, la citation de dessus en est la preuve.

1. Le renouveau du légitimisme : jeune France.

En premier, lieu, le comte de Chambord s’inspira largement d’un mouvement légitimiste, nommé Jeune France, voulant tourner la page de l’Ancien Régime et de l’émigration, et prenant en compte des changements effectués depuis la fin du XVIIIème siècle. Elle prônait la représentativité politique, et la défense des libertés publiques fondamentales, de religion, d’opinion et d’expression, enfin la décentralisation de l’Etat.

Leurs idées ont été plus ou moins influencé par le légitimiste libéral et romantique, François-René Chateaubriand. Ces légitimistes « henriquinquisme » possèdent plusieurs journaux : L’Echo de la Jeune France, la gazette de France, et la Mode.

Ces ultra royalistes espèrent régénérer la monarchie avec le jeune, duc de Bordeaux qui n’a pas connu l’Ancien Régime et la Révolution.

De même, cette tendance politique s’inscrit en plein XIXème siècle romantique, épris d’esprit chevaleresque, d’une restauration de la religion, et de la condamnation de la société bourgeoise incarnée, par le régime de Louis-Philippe. Ce mouvement fut crée par l’abbé Antoine de Genoude, théoricien d’une monarchie librement consentie.

2. Esprit et institution de la monarchie chambordienne.

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1. Une monarchie nationale et légitime.

Bien qu’en tenant compte de ces critiques, il développe sa propre pensée politique.

Le comte de Chambord comprend que la royauté s’est peu à peu séparée de la patrie, depuis Louis XV, et surtout avec Waterloo. Il comprend que royalisme et patriotisme sont indissociables, surtout à partir de 1870, avec la défaite française. Il préfigure à cette date, le nationalisme intégral de Charles Maurras.

Ensuite, le comte de Chambord pose les bases de l’institution de la monarchie traditionnelle.

Après les échecs des 12 constitutions depuis la chute de la Royauté, la France connaît une instabilité politique. Le comte de Chambord pense que seule la monarchie légitime et traditionnelle peut permettre la stabilité et la continuité du pouvoir, et la garantie des libertés fondamentales telles de conscience, de religion, associatives, individuelles, d’enseignement et d’instruction.

2. Une monarchie chrétienne.

Cette monarchie, bien que donnant la liberté religieuse et de conscience sera chrétienne, basée sur les évangiles.

Parfois on me demande quel sera mon programme, il est bien simple. C’est l’Evangile tout pu, sans en retrancher un iota, car j’ai la conviction profonde que l’Evangile est le code du gouvernement tout aussi bien que celui des individus ».

Ce pendant, il ne tombe pas dans une théocratie, séparant bien la sphère spirituel et temporel :

Pleine liberté de l’Eglise dans les choses spirituelles, indépendante souveraine de l’Etat dans les choses temporelles, parfait accord et l’un et l’autre dans les questions mixtes » Lettre du 26 mars 1859 La Monarchie française.

3. Un roi arbitre et judiciaire.

Sa conception du roi est celui d’un arbitre, au dessus des classes et des partis,

« Si je tiens à préserver l’intégralité du principe monarchique, ce n’est pas pour exercer ne domination égoïste et absolue. Je veux une autorité tempérée. Mais je veux aussi une autorité respectée pour y puiser la force de m’élever au-dessus des exigences des partis, dans l’intérêt même du pays, et d’exercer un rôle de modérateur efficace et d’arbitre écouté ».

Il doit favoriser l’ascension sociale des plus méritants et ne plus être le premier parmi des nobles.

Les revendications de la Révolution française, l’égalité du droit, de l’impôt et aux fonctions publiques auraient été donc conservés par une constitution écrite si Le comte de Chambord avait régné.

La constitution aurait prévu un système bicamériste avec une chambre basse élue au suffrage populaire, et familial dit intégral, la chambre haute, nommée par le roi, qui aurait fait office de grand conseil, composée en partie par les intérêts économiques et sociaux : agriculteur, propriété, industrie commerce, main d-’ouvre et scientifiques ». Le gouvernement aurait été responsable devant le roi. La loi aurait été partagée entre l’exécutif et le législatif.

Pour ce qui est de la justice, les magistrats auraient été indépendants :

La justice est le fondement des Etats, et ceux qui la rendent au nom d’un prince, ont besoin, pour remplir dignement leur haute mission, d’un noble et sage indépendance. Rien de ce qui peut y porter atteinte ne saurait avoir mon approbation, et je juge comme vous la mesure dont vous parlez ».

« La France reviendrait à une saine décentralisation dans les communes, cantons et départements. Outre l’effet qu’elle permettrait de redonner des libertés aux français pour défendre leurs intérêts, de recentrer l’Etat dans les affaires régaliennes, elle permettrait aussi de former une élite locale, aux grandes affaires nationales. (Lettres du 22 janvier 1848, du 14 novembre 1862, et du 30 janvier 1865). »

Surtout préservons les classes populaires de joug tyrannique et de l’odieuse servitude de l’instruction obligatoire qui achèverait de ruiner l’autorité paternelle et d’effacer les dernières traces du respect dans la famille et dans l’État. (lettre du 30 janvier 1865).

« Je disais encore que la décentralisation sagement comprise et loyalement pratiquée, en multipliant et mettant à la portée de chacun les occasions d’être utile, et de se consacrer selon ses facultés à la gestion des intérêts communs, entretiendrait au sein de la société et dans les carrières ouvertes à tous, l’émulation du zèle, de l’intelligence, du dévouement ; que ce serait un puissant moyen de régler, d’organiser la démocratie qui gagne toujours du terrain, et de préserver ainsi l’ordre social des dangers dont elle le menace. » Lettre sur la décentralisation, 14 novembre 1862

3. Un programme économique et social avant-gardiste.

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Sur le plan économique et social, le comte de Chambord s’inscrit dans le courant catholique social qui donnera en 1881 « rerum novarum » de Léon XIII, sur la doctrine sociale de l’Eglise.

Sa pensée économique et sociale est développée dans deux lettres : Lettre sur l’agriculture, 1866 et Lettre aux ouvriers de 1865.

Pour ce qui est de l’agriculture le comte de Chambord avait des connaissances économiques assez classiques, prônant un protectionnisme agricole, ainsi que les analyses de Ricardo, considérant que la prospérité économique dépend de l’agriculture.

En ce qui concerne la question ouvrière, le comte de Chambord est assez avant-gardiste. Qui sait que nos ateliers nationaux de 1848 ont été voulu expérimenter par l’héritier de Saint-Louis dans ses domaines de Chambord ?

Il prône tout d’abord, la charité envers les ouvriers, l’association entre ouvriers et patrons sous surveillance de l’Etat, et ainsi une législation protégeant le prolétariat.

En résumé, droit d’association sous la surveillance de l’État, et avec le concours de cette multitude d’œuvres admirables, fruits précieux des vertus évangéliques, tels sont les principes qui semblent devoir servir efficacement à délier le nœud si compliqué de la question ouvrière.
Lettre aux ouvriers, 20 avril 1865

Enfin, sa fibre sociale se vit lors de la Commune de 1871. Non qu’il approuva la Commune elle-même qui aurait mis en France, un processus révolutionnaire, connu depuis 1789, mais il fut horrifié de la répression contre le peuple manipulé, selon lui, par les meneurs, alors qu’eux eut l’autorisation de s’exiler.